NON à ce mégaprojet,
destructeur pour la nature, le patrimoine et la diversité culturelle
NON à la destruction d’un parc forestier
Alors que Genève est une des villes au monde où le changement climatique va s’accélérer le plus (on prévoit 2,5° de plus d’ici 2030), le projet entraîne la destruction d’une rare zone forestière de 130 arbres dont certains centenaires, l’élimination d’une riche biodiversité et participe à l’accélération du réchauffement climatique. Consciente de l’importance des arbres pour la vie, pour la préservation du climat et de la qualité de l’air, la Ville de Genève s’est, du reste, engagée à atteindre une couverture arborée de 30% pour 2030 au lieu des 21% actuelles.
Nous refusons l’abattage d’arbres et l’éradication d’êtres vivants. NON à l’élimination d’une grande richesse végétale et animale ; NON à la disparition de plantes rares et d’animaux protégés comme le crapaud commun. NON à l’anéantissement d’un corridor vert qui se prolonge jusqu’au Jardin botanique ! Aux promoteurs qui promettent de replanter 260 arbres, le bureau forestier ILEX répond qu’il faudrait au moins 8000 nouveaux arbres pour obtenir le même bilan CO2 qu’actuellement ! Ne nous laissons pas duper par les images de synthèse trompeuses qui vendent un parc public : ce ne sera qu’un espace coincé entre la route des Nations et un bâtiment gigantesque.
NON à la destruction du patrimoine
Le projet raye de la carte un magnifique domaine genevois de la fin du XIXe siècle, dont la rare particularité est d’être parvenu intact jusqu’à nous. La demeure à l’italienne des Feuillantines a été édifiée en 1888 par Gustave Brocher, architecte genevois de grand renom, pour la famille Duval, qui avait fait construire un peu plus tôt une belle demeure voisine, la Villa Blanche, aujourd’hui conservée, dans laquelle vécut le peintre Etienne Duval. Acquise en 1937 par la Société des Nations, l’ONU est actuellement propriétaire des Feuillantines et l’offre avec son magnifique parc à l’anglaise, en droit de superficie pour 99 ans, contre 26,5 millions de francs, aux promoteurs privés de la Cité de la Musique.
Nous disons NON à la disparition de cet ensemble architectural et paysager d’exception situé au cœur du territoire de la Ville de Genève qui étouffe sous les constructions nouvelles. Cet ancien domaine, dont les associations de protection du patrimoine ont vainement demandé la sauvegarde, mérite absolument d’être préservé dans son intégralité. C’est la totalité constituée par le parc, la maison de maître, la loge du portier, les portails et les dispositifs d’accès qui confère au site son caractère unique et une valeur exceptionnelle.
NON au monopole d’une culture élitiste et de prestige
Echafaudé par une fondation de droit privé qui veut s’offrir un objet de « prestige » pour la « renommée de Genève », le projet géré par des privés va coûter annuellement au moins 6,5 millions de francs à la collectivité publique pour son fonctionnement et pour son entretien, au détriment des budgets culturels de la Ville et notamment des besoins du domaine musical genevois. Le canton offre par ailleurs 4600 m2 de ses terrains d’une valeur de 17 millions. La Fondation de droit privé de la Cité de la Musique n’a donné aucune garantie en cas de débâcle financière. Qui assumera les surcoûts s’il advient que, comme à la Philharmonie de l’Elbe à Hambourg, le budget passe du simple au décuple ?
Par ailleurs appeler ce projet Cité de la Musique est trompeur puisqu’il a été conçu pour seulement deux structures, l’OSR (Orchestre de la Suisse Romande) et la HEM (Haute Ecole de Musique), sans aucune concertation avec les 158 autres institutions de musique genevoises. Or il faut savoir que Genève compte déjà deux fois plus de places en salles de concert classique que Bâle.
A lui seul, l’OSR capte déjà 55% (18,8 millions) du total des subventions octroyées au domaine de la musique. Les 6,5 millions d’argent public supplémentaires prévus pour le projet ne serviront qu’à couvrir les frais de fonctionnement incompressibles du bâtiment, en particulier pour la salle philharmonique, priveront durablement de soutien la diversité culturelle et musicale, au risque d’assécher et d’appauvrir tous les acteurs sous dotés. Et tout ceci alors que la pandémie a vidé les salles de concert, creusé durablement le déficit culturel et que rien ne garantit un retour à la normale.
NON à la monoculture institutionnelle imposée par des privés !
Pour toutes ces raisons nous vous invitons à voter NON à un bâtiment lourd, d’une emprise de 10 000 m2, qui éventre la parcelle, efface la mémoire, anéantit un parc ! Halte à la densification effrénée de notre territoire ! Genève ne doit plus être le théâtre de bourrages excessifs. Le domaine des Feuillantines et son parc constituent une inestimable ressource pour les générations futures et pour la mise en valeur du site de la place des Nations.
Sortons du paradigme mortifère du tout béton et de fausses promesses ! La biodiversité constitue l’élément central des villes du futur.
La culture est un bien public et une mission des collectivités publiques. Ne laissons pas des privés s’emparer de la politique culturelle tout en faisant payer son fonctionnement par la population.
Le mégaprojet de cette Cité de la musique appartient résolument au passé et construire ce bâtiment à cet endroit précis est irresponsable. Nous vous recommandons de voter NON !
(inclus dans la brochure référendaire de la votation du 13 juin prochain)